Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Carnet de course
4 avril 2016

Marathon de Paris, 3 avril 2016

T-shirts Marathon de Paris 2016

C'est tout bête, mais la date du Marathon de Paris, pour d'obscures raisons de calendrier, peut varier d'une semaine. Tantôt dans les tout premiers jours d'avril, tantôt vers le 10 voire le 12. Et ça peut tout changer en termes de météo. Je préfère, comme tout le monde la version tardive car ça permet de glaner quelques jours de préparation un peu plus chauds, enfin en principe. Enfin bref, cet a parte météorologique pour dire que malgré la date précoce de la course cette année, on aura eu soleil radieux et des conditions idéales pour courir.

Mais ce qui n'était pas idéal, c'étaient les conditions dans nos têtes. Ben oui, 6 mois après le  13 novembre et un 15 jours après Bruxelles, l'horreur est encore dans toutes les têtes, et l'idée de se retrouver à 50 000 agglutinés sur les Champs Elysées  peut paraître un peu effrayante, on s'imagine vite des scénarios catastrophe assez terrifiants.

C'est donc avec un mélange d'exaltation et d'angoisse que je me rends au village départ en beau dimanche matin ensoleillé. Je change de trajet cette année (et c'est une bonne idée), ce qui me permet de perdre moins de temps à remonter les Champs. Le service de sécurité est au max mais paraît un peu vain, on se dit qu'un petit malin fou furieux trouvera toujours un truc, et on s'efforce de penser à autre chose.

Puis vient le départ. Tellement dans l'émotion du marathon (même la 12e fois !), j'oublie de mettre mon chrono et m'en aperçois au bout de 500m, quel con ! Ça va m'obliger à faire du calcul mental tout du long.

Le fait est que je ne sais pas trop où j'en suis. Mes 3 dernières épreuves n'ont pas donné lieu à des chronos fantastiques, mais j'ai prouvé dernièrement que j'étais plus en forme que par le passé. Du coup je pars sur les meilleures bases en espérant tenir le plus longtemps possible comme ça, quitte à décliner mais en faisant bien attention de ne pas exploser, quitte à lever le pied. La traversée de Paris d'ouest en est est bizarrement la partie que je trouve la plus longue, bien que le public y soit présent et le "paysage" agréable. J'avoue que jusqu'à mi-course, vers Daumesnil, j'ai hâte que ça avance. Beaucoup de coureurs craignent les quais avec la soi-disant difficulté des sorties de tunnel qui montent, mais alors là, moi, ces coups de cul me laissent indifférent. Et je dois reconnaitre que jusque-là tout va bien. Je cours, je ne m'épuise pas, mon cardio est à l'orange, l'allure est exactement celle qui faut… et elle ne va décliner, petit à petit, que vers le dernier tiers de la course… Bon, je vais tenir à cette allure là ou pas ? Est-ce que vers le 35e mes jambes vont se tétaniser et l'énergie s'évaporer entièrement et définitivement ? Ben non, j'ai pas craqué. Juste un peu ralenti. Sur la fin, dans le bois de Boulogne, je n'ai pas ressenti la solitude qu'on ressent parfois car j'étais archi concentré sur mon effort. Je ressentais chaque millimètre de mon corps. Une légère pointe derrière la cuisse droite ? On compense avec l'appui à gauche le temps que ça passe.

Et tout ça dans une si chouette ambiance ! Des groupes de musique, des spectateurs plus nombreux que les autres années, un soleil radieux. Une journée merveilleuse.

Et quoi de plus merveilleux que de boucler une journée merveilleuse par un super chrono ? Car oui, j'ai fait mon 3e meilleur temps, 6 minutes de moins que mon objectif. J'ai récupéré mon niveau d'il y a 10 ans. Je revois un moment les centaines de sprints que j'ai faits sur mon vélo en salle. Les sorties longues de plus de 2 heures au Jardin des Plantes, par tous les temps.

Le tour d'honneur débute au 41e kilomètre. On sait que c'est fait, on sait que c'est bon. On savoure la joie intense d'un tour d'honneur de 1195 mètres que, paradoxalement, on a envie de d'abréger au maximum tellement on en a plein les pattes de cette putain de course. Dernier rond-point, dernière ligne droite, on aperçoit le portique d'arrivée. S'il parait que le meilleur moment, avec une femme, c'est en montant l'escalier, sur marathon c'est les 200m avant la ligne d'arrivée. Une fois la ligne franchie, bouffée de fierté immense, selfie pour immortaliser (là on a bien gagné le droit d'être un peu beauf). Médaille, T-shirt "finisher", photo souvenir avec un "partenaire de l'épreuve". On oublie qu'on a flippé sa race en attendant le départ. La course est finie mais on n'a pas envie de quitter l'aire d'arrivée, de quitter la fête. On parle avec des inconnus qui comme vous ont un dossard et qui, bien qu'inconnus, sont des semblables, seuls à même de comprendre l'aventure qui vient de s'achever. On se promet qu'on va revenir souffrir ici pour le plaisir jusqu'à la fin des temps. Puis il faut rentrer chez soi en boitant et en maudissant le connard qui a eu l'idée de mettre des escaliers dans le métro !!

Je ne connais rien de plus épanouissant qu'un marathon réussi sous le soleil de Paris.

Publicité
Publicité
Commentaires
Carnet de course
Publicité
Carnet de course
Archives
Newsletter
Pages
Publicité