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Carnet de course
20 avril 2016

Comment et pourquoi ?

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Un jour une amie non-sportive, qui s'enquerissait avec gentillesse de l'un de mes marathons, m'a posé ces 2 questions de bon sens : 

1 - "Comment peut-on courir aussi vite et aussi longtemps ?".

2 - "Comment peut-on avoir envie de courir si longtemps ?"

Pour un coureur ça va presque de soi, on ne se pose plus la question (mais se l'est-on posée un jour, d'ailleurs ?) mais il est vrai que pour un non-initié, cela peut simplement relever d'un masochisme surréaliste.  

1/ Comment peut-on aller si vite aussi longtemps ?

Ce n'est pas difficile de répondre : l'entrainement, tout simplement. Même si personnellement je ne l'ai pas vécu ainsi car j'ai toujours pratiqué des sports de fond, on entend souvent dire que quand tu cours pour la première fois de ta vie, au bout de quelques minutes tu crois mourir et tu te dis que tenir ne serait-ce qu'1/4 d'heure tiendrait du miracle et que plus jamais tu ne feras un truc aussi absurde. Mais avec la répétition régulière de ce type d'effort, le corps s'habitue, les muscles, le cœur, prennent du volume et l'endurance se développe au fil du temps ; la récupération est de plus en plus rapide. Et finalement le plaisir s'installe. Le plaisir de courir sans effort, plus vite et plus longtemps. Débuter la course à pied, c'est comme tout ce qu'on débute, il faut un peu de suite dans les idées et de combativité. Avez-vous déjà débuté la guitare ? La première fois qu'on se retrouve avec ce morceau de bois dans les mains et qu'on s'est bien scié les doigts sur les cordes en métal sans parvenir à sortir ne serait-ce qu'un son, on ne comprend vraiment pas comment il est possible de faire la musique avec un engin pareil... tout est question de persévérance. 

2/ Pourquoi avoir envie de courir si longtemps ?

C'est vrai que ce sport est austère et peu ludique. La longueur, c'est l'essence même de la course à pied : le but n'est pas de courir vite (pour ça il y a les piste d'athlétisme) mais de courir longtemps (et le plus vite possible). C'est l'essence même de cette discipline. Quel marathonien n'a pas été un jour traversé par cette idée : "et si j'essayais de faire un 100 km ?". 

Et quoi de mieux que de participer à une épreuve, une course. Confidentielle ou de masse, mettre un dossard transfigure, te fait passer de spectateur à acteur, à gladiateur. On commence par pas trop long (moi c'était Paris - Versailles en 2002), puis appétit vient en mangeant (Tiens, et si je faisais les 20 km de Paris maintenant ?). Quand au marathon, Everest du running, c'est non seulement sportivement une autre dimension mais presque un autre sport. Et puis il y a l'aspect mythique de l'épreuve, son histoire. "Si tu veux courir, cours un kilomètre, si tu veux changer ta vie, cours un marathon" disait Emil Zátopek. Tout est dit ! 

On ne fait pas que souffrir sur marathon. Ça peut certes être vraiment horrible la dernière heure, mais avant ça va, c'est même agréable, on profite de l'ambiance, du cadre et du bonheur de faire faire tourner notre moteur intérieur. Et de la fierté du défi, car même pour un habitué, c'est toujours un défi. On prend toujours le départ d'un marathon pour la première fois. Et puis il y a l'objectif : faire mieux, s'améliorer, se dépasser et même, en cas de défaillance, la volonté de se battre jusqu'au bout, de ne rien lâcher. Finir, même en rampant, mais finir. 

Et regarder sa médaille de "finisher" comme un gamin pendant des jours, en ne réalisant pas vraiment qu'on a été capable de le faire (encore). 

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