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Carnet de course
20 mai 2019

Marathon de Salzbourg, 19 mai 2019

 

 

 

Mon père avait toujours rêvé de voir Salzbourg. C’est la raison pour laquelle nous lui avons offert ce voyage en Bavière/Autriche pour son 70e anniversaire. Une fois l’annonce du cadeau faite et réussie, il a fallu ensuite en déterminer la date. Après quelques tergiversations, ma mère m’annonce qu’ils seront libres « après le 12 mai ». Ok, très bien, il fera beau ! Le week-end du 19 donc ? C’est ok, il n’y a plus qu’à…

Avant de m’atteler à la réservation des hôtels et autres moyens de transport, je regarde, au cas où, s’il n’y aurait pas un marathon/semi/10 km ce week-end là. Après en mai c’est la saison. Et vous savez quoi ?? Bingo, il y a les 3 le 19 mai !!! Sacré coup de bol ! Comme, en tant qu’organisateur principal, je peux m’octroyer certaines prérogatives, je m’offre cette petite récréation le dimanche matin.

Je passe rapidement sur les préparatifs, la première halte du voyage à Munich, son hôtel de ville, son Viktualienmarkt, et sa Pinacothèque, qui n’ont que peu de rapport avec la course à pied. Nous arrivâmes à Salzbourg le soir du 17 mai, ce qui nous donna l’occasion d’une chouette balade nocturne à la découverte de la ville. 

Le lendemain, samedi 18, je n’avais qu’une seule chose à faire : aller chercher mon dossard. L’emmerdant c’est que, bien sûr j’avais l’adresse (et un plan), mais que j’allais un peu dans l’inconnu, à la lisière (c’est le cas de le dire car c’est très vert) de cette petite ville et de sa banlieue (c’est grand comme Dijon, Salzbourg). Après avoir bien étudié le plan, je me décide à y aller à pieds. D’abord il fait un temps merveilleux qui me permettra de profiter du trajet, et puis j’ai des fourmis dans les jambes. En revanche j’ignore à quoi va ressembler le trajet, je me lance un peu dans l’inconnu, de bon matin, pendant que mes parents vont prendre leur petit dej’ en terrasse. Le fait est que cette petite sortie de course à pied est beaucoup plus courte que je ne le pensais (2 km !)  et plutôt agréable, je longe une sorte de nationale sur un trottoir (avec beaucoup d’arbres d’un côté) et j’arrive très tôt, si tôt que le village départ n’est pas encore ouvert. 

dossards salzbourg

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Sur place, peu d’attente (évidemment). Les gens parlent anglais. Le t-shirt n’est pas fourni par l’organisation (c’est pas cool) mais bon, je suis à l’étranger alors je craque et j’achète ce maillot bleu presque uni pour 30 € (on est facile un pigeon volontaire quand on court à l’étranger). Les jolies hôtesses sont habillées en costume bavarois (je verrai même une participante du semi habillée ainsi). L'ambiance est détendue comme dans une belle épreuve de province, quoi. 

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L’après-midi, normalement, je serais censé me reposer, la veille d’un marathon, c’est préférable, mais la ville de Mozart est trop belle à visiter. Précise « la ville de Mozart » car il y est né et y a grandi (il se présentait comme Bavarois et n’avait guère d’amour pour sa ville provinciale ville natale) et le moins que l’on puisse dire c’est que sa mémoire y est honorée pour ne pas plutôt dire exploitée :  deux maisons natales, des événements, des plaques, des statues, des effigies et surtout du marchandising  en veux-tu en voilà : bonbons, parapluies, vêtements, déco. Mozart est à Salzbourg ce que Monet est à Barbizon ou la Mère Poulard au Mont-Saint-Michel ! Même la course est sous-titrée : « la fête de la course à pied dans la ville de Mozart »

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Le lendemain matin, tout se passe bien. Mon petit déj a été acheté au supermarché la veille (ça peut paraître bizarre mais j’adore visiter les supermarchés à l’étranger !), ma tenue est prête. J’ai juste un dilemme : lors de mon footing de la veille, j’ai découvert que mes Adidas (celles que j’avais utilisées à Lyon) s’étaient un peu affaissées à la pointe, créant un frottement sur le gros orteil. Puis-je tenter de courir avec ces chaussures qui sont un peu en fin de vie ? Comme j’avais été prévoyant (pour une fois), j’avais choisi de m’encombrer d’une paire de chaussures de secours, les Hokas que j’avais utilisées à Marseille et Paris en 2018. Après une longue hésitation, je décide de ne pas prendre de risque et de courir avec ces dernières, ce qui fut, je pense, une décision assez sage car je n’ai eu aucun problème avec.

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Le départ de la course se situe dans le centre touristique de la ville, où je peux me rendre à pied parmi d’autres coureurs. Il y a quelques étrangers mais pas tant que ça. Le marathon et le semi partent ensemble, les coureurs sont regroupés dans des sas par type d’allure, de façon à que les participants du semi courent à la même vitesse que ceux du marathon. Il s’agit d’un parcours composé d’une boucle de 21 km à faire une ou deux fois selon l'épreuve choisie. Le temps est radieux mais on sait qu’il fera chaud.

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Sportivement, je n’ai pas d’ambition sur cette course. Seulement finir en moins de 4 heures (si possible le moins près possible des 4 heures) car j’ai beaucoup couru pendant l’hiver, avec de bons chrono et fait le Marathon de Paris avec mon père début avril. Salzbourg n’était pas prévu au programme et donc n’était pas un objectif. Ceci dit il faut toujours respecter le sport et respecter l’épreuve et la faire à fond. Je n'ai jamais compris et ne comprendrai jamais les gens qui s'élancent sur un marathon avec l'ambition de trottiner. Je pars donc à mon allure habituelle en me disant que j’essaierai de la tenir le plus longtemps possible, ce que je ferai une trentaine de kilomètres avant de faiblir sous l’effet conjugué de la chaleur et de la fatigue accumulées durant la saison et le voyage. Pendant le premier tour (le premier semi, donc), je me sens bien, il ne fait pas encore une chaleur trop écrasante.

Parcours marathon Salzbourg

Le parcours nous entraine vite hors de la ville. J’apprécie le paysage parfois franchement champêtre et la vue magnifique sur les montagnes. J’ai aussi un super souvenir d’une très longue ligne droite parcourue sous une voûte d’arbre nous menant au Château de Hellbrunn, dont nous allons, à ma grande surprise, traverser le parc cet longer la façade. C’est magnifique et inattendu.

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Ce premier tour est une rando à grande vitesse et je je me souviendrai longtemps de ces paysages et de ces sensations, bien plus d’ailleurs que de l’aspect purement sportif que j’ai un peu oublié (j’écris ces lignes un an après). 

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La fin de la première boucle nous ramène à Salzbourg par le sud et nous fait traverser une partie du centre historique (proximité des Jardins Mirabell, et de la Place Mozart) avant de rejoindre à nouveau le quartier du Château pour entamer le second tour (quasiment le même que le premier). Je me souviens qu’à mi-course je me sens plutôt bien mais que je sens que ça risque de ne pas durer.

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Et en effet, après le second passage à Hellbrunn, je me rends compte que les jambes sont lourdes, qu’il ne me reste plus grand-chose dans le sac et qu’il commence à faire franchement chaud (les ravitaillements d’eau en gobelets n’aident pas à s’hydrater correctement, mais ça je le dis à chaque fois…). Je vois le chrono s’affaisser inexorablement mais sans que ce soit dramatique non plus (quand on n’a pas d’ambition démesurée, c’est plus facile de ne pas s’affoler). Je m’accroche, je ne faiblis pas, je mets toujours la même quantité d’énergie (en fonction de celle qu’il me reste !) et je ne regarde plus la montre. Je dois reconnaitre que sur la fin j’ai un peu cessé de regarder le paysage et que j’étais content de voir les kilomètres défiler.

Vers le 35e, pas très loin de noter hôtel, mes parents m’ont attendu pour m’encourager puis on coupé le parcours pour me retrouver plus loin vers l’arrivée. Nouveau passge dans la vielle ville, ça sent l’arrivée et je retrouve un peu d’énergie pour doubler quelques concurrents (après la mi-course les participants du semi n’ont plus été parmi nous et les rangs se sont beaucoup clairsemés).

Le tout dernier kilomètre comporte une dernière montée (ce qui, bizarrement, ne me fait pas râler car, même mort, c’est quand même mon truc, les montées) et je passe en fin, soulagé et heureux, sous le portique. Et je m’arrête… et quelques secondes après je vois une concurrente (à qui je venias de faire un coup de vent dans la montée) continuer en courant… Merde ! ce n’était pas la ligne d’arrivée, mais un portique qui symbolisait le 42e kilomètre !! Quel con !! Je m’aperçois vite de mon manque de vigilance du à la fatigue et je repars au sprint pour finir les 200 derniers mètres (je flanque au passage un second coup de vent à la pauvre concurrente autrichienne) et je passe la vraie ligne d’arrivée, heureux mais très très honteux/fâché de moi-même d’avoir commis cette bourde ridicule : se tromper de ligne d’arrivée !! Par bonheur peu de conséquences au chrono, moins de 30 secondes de perdues a priori.

Une fois la ligne passée, je savoure d’être là. Je savoure le soleil, le cadre, je savoure mon 21e marathon (avec une brève pensée pour les 100 km de Millau qui m’attendent dans 4 mois).

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Je regarde les autres finir leur course et je profite de leur joie, je pense à tout l'entraînement que j'ai effectué pour arriver à ce chrono correct, je pense à mes parents qui m’attendent pas loin, je pense à Mélanie restée en France. Je pense que je pratique un sport merveilleux et surtout je pense à boire car j’ai une soif de dingue. Heureusement il y a ce qu’il faut d’eau et aussi, chose qui disparaitra un jour ou l’autre à force de politiquement correct et d’hygiénisme, de la bière locale, de la Stiegl, vraiment excellente, comme toutes les bières germaniques. Assurément une des meilleures bières de ma vie !!

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Le temps de récupérer, de me remettre de mes émotions, de faire quelques photos pour la postérité (et non pour les réseaux (a)sociaux), et c’est reparti pour de nouvelles aventures touristiques et surtout : une énorme pizza !!

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