Le phénix Federer

Tous les journaux, tous les commentateurs, tous les amateurs de tennis et de sport le savent et l'ont dit : ce que vient de faire Federer est époustouflant : gagner l'Open d'Australie, un Grand Chelem, à 35, après 6 mois de blessure et 5 ans ou presque après le dernier (mais 3 finales et un Djokovic stratosphérique en face).

Certes, le baromètre es stars du tennis est fluctuant : Djokovic a perdu le fil après sa victoire à Roland Garros, le nouveau n°1, Andy Murray n'est pas aussi dominateur que le Serbe. Mais le sport ce n'est jamais affaire de valeur absolue : on n'a jamais tout le monde à 100 % sur la ligne de départ.

Federer, c'est l'attaque et le geste technique, qui bat (enfin !) Nadal, la défense et le physique. Comme disait le regretté Thierry Roland : quel pied !!

Au-delà des records, et bien sûr de ma joie de supporter, ce que je retiens c'est l'intelligence avec laquelle Federer et son staff ont géré ses problèmes physiques. Il est emmerdé avec son dos (puis son genou) depuis bientôt 2013 (très mauvaise année pour lui). Depuis un bon moment déjà, "Rodgeur" joue pourtant moins que les autres : jouer moins pour jouer mieux, en meilleure forme. Mais le tennis est tel que les points ATP sont une prison qui rend très difficile de faire l'impasse sur certains rendez-vous. Je trouve donc rétrospectivement remarquable d'avoir décidé l'an dernier, après Wimbledon, de dire "stop" et d'avoir trouvé le courage de renoncer aux JO alors qu'il aurait pu s'y aligner sur une jambe seulement. Dire : j'arrête 6 mois, laisser tomber son objectif n°1 depuis 4 ans, accepter de dégringoler au classement mondial, prendre le risque de devoir recommencer à zéro a préparation, c'est d'un grand courage, et surtout c'était un pari très risqué. Personnellement, j'avoue, je pensais que cette coupure serait un fiasco et signerait sa fin de carrière.

En tant que coureur à pied j'ai toujours été incapable de faire ce genre de choix intelligent. Pas prêt ou pire, blessé, même à moitié mort, je m'aligne sur la ligne de départ. Je n'ai jamais la force morale de renoncer pour mieux repartir, tant l'objectif me tient à cœur. A l'heure où j'écris ces lignes, j'ai un syndrome rotulien au genou gauche, mais j'ai aussi un Marathon de Paris dans à peine plus de deux mois. Je ne suis pas sûr que j'aurai la force et l'intelligence d'un Federer pour dire : tant pis pour le "MdP", je reviendrai plus fort après ma blessure, il y aura d'autres courses et d'autres "MdP". C'est ce qui fait (entre autres) que Federer est un champion et moi non.

Federer, le gigantesque point d'exclamation

OPEN D'AUSTRALIE - Roger Federer a donc conquis dimanche le 18e titre majuscule de sa carrière. Il possède une saveur et une envergure spécifiques, en partie dues au contexte, à son âge, mais aussi et surtout au fait qu'il a été acquis face à celui qui n'a eu de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues, y compris du temps de sa plus éclatante splendeur.

http://www.eurosport.fr

Roger Federer, le plus grand sportif de l'histoire ?

Les chiffres ne mentent pas : Roger Federer a gagné dix-huit tournois du Grand Chelem (7 fois Wimbledon, 5 fois l'US Open, 5 fois l'Open d'Australie, 1 fois Roland-Garros), mieux que quiconque chez les hommes en tennis (mais derrière Serena Williams et ses 23 trophées).

http://www.lequipe.fr

Tennis : Roger Federer remporte l'Open d'Australie contre Rafael Nadal

Le Suisse s'est imposé, dimanche à Melbourne, en cinq sets (6-4, 3-6, 6-1, 3-6, 6-3), six ans après sa dernière rencontre avec l'Espagnol en finale de Grand Chelem. Le Monde | * Mis à jour le Le Suisse a réussi nombre d'exploits dans sa carrière, la plus fructueuse de l' histoire du tennis, depuis son premier succès à Wimbledon il y a quatorze ans.

http://www.lemonde.fr