20 km de Paris, 9 octobre 2011

En ce 9 octobre 2011 j'ai fait mon plus mauvais chrono depuis toujours sur cette épreuve. Mais paradoxalement ce fut une grande satisfaction et même un réel plaisir de pouvoir enfin à nouveau COURIR !!

Très exactement un an auparavant, je parcourais ces mêmes 20 km de Paris avec le frein à main (3 minutes de moins que cette fois-ci) car pas question de se sortir les tripes 15 jours avant un marathon (celui de Vincennes). Ce jour-là je m'étais senti sans force et surtout j'avais un picotement très désagréable dans la gorge : s'en est suivie une crève monumentale qui a dégénéré en une trachéite qui a guéri... euh... jamais !! Evidemment j'ai du déclarer forfait pour le marathon de Vincennes à grand regret et ma belle préparation est partie en fumée. Si on ajoute à ça une tendinite à la patte d'oie (oui oui, moi non plus je ne savais pas que ça existait) : je n'ai quasiment pas couru pendant un an (si ce n'est un peu en juillet).

Comme lors de mes petits problèmes de dermato, je suis passé de généraliste en ORL, de corticoïdes en antistaminiques, sans résultat. De la toux et toujours de la toux jusqu'à ce qu'un verdict tombe récemment : asthme allergique. Et un nouveau traitement.

C'est donc dans l'inconnu que je prends le départ sur le pont d'Iéna (après un dernier p'tit coup de ventoline), sous une petite pluie fine pas si désagréable, pour 20 km d'étonnement. Après avoir failli m'étouffer avec mes glaires dans le 2e km (bon appétit), j'ai globalement pu respirer correctement sans suffoquer. Cela s'explique sûrement par la douceur du temps. Quant à la course proprement dite, je me suis surpris à instinctivement reprendre tous mes automatismes et une allure peu éloignée de mon "allure marathon", sans forcer, si ce n'est un peu sur la fin où j'avais les adducteurs qui tiraient un peu. Après tout j'e n'avais pas couru aussi longtemps depuis une éternité. J'ai clairement ressenti le bénéfice des (bientôt) dix ans de course à pied que j'ai derrière moi. Même totalement sous-entraîné (15 jours de préparation pour faire un semi, c'est presque absurde), j'arrive non seulement à boucler la distance mais en plus avec un chrono honorable. Il faut juste que j'évite de repenser à l'époque où je faisais 20 minutes de moins... En plus cette année j'ai perdu au moins 2 minutes bêtement car il m'est arrivé une (més)aventure que j'avais déjà vécue une fois lors d'un 10 km : au premier ravito, les pauvres bénévoles, débordés, n'arrivaient plus à fournir de l'eau à la masse de coureur. J'ai donc tranquillement contourné les tréteaux pour aller m'ouvrir moi-même une bouteille d'eau. Le hic c'est que les coureurs n'ont pas vu que j'en étais un moi-même et m'ont pris pour un membre de l'organisation vu que j'étais de l'autre côté du stand, et m'ont tendu leurs gobelets... j'ai donc du faire le ravitaillement leur vider le contenu de ma bouteille ! Ca m'a fait rire... après tout, n'ayant aucun objectif, je pouvais bien faire ça.

L'édition 2011 n'aura pas été pour moi une renaissance (quelques temps plus tard j'aurai de nouveau l'impression d'avoir avalé un oreiller en plumes et je découvrirai plusieurs moi après que c'est une allergie aux acariens), mais cela aura été un réel plaisir de parcourir les rues de Paris, de faire partie de l'événement, de mettre un dossard, de me lever à 7 heures du mat' (non, là je plaisante !). Et pour couronner le tout, j'ai eu enfin les encouragements personnalisés qui font tant chaud au cœurs des coureurs et qui m'ont tant manqué jusqu'ici... de quoi retrouver le sourire, même juste le temps d'une matinée !